THEME: "Breaking Barriers, Shaping the Future of Women"
University of Dschang, Cameroon
Title: Breaking the silence, overcoming victimization and reproblematizing female violence in conflict zones in sub-Saharan Africa: the case of the Anglophone crisis and boko haram in Cameroon and Nigeria
Plongée
dans les eaux troubles où les violences les plus insoupçonnables se
rencontrent, où les secrets les plus pesants commandent les actions, la femme violente occupe une place presque marginale
dans les littératures africaines. Les chercheurs en sciences humaines et
sociales mettent très peu la violence au cœur de
l’identité de la femme. Ils privilégient les héros masculins alors que les
différentes facettes de la femme violente traversent de façon spectaculaire
toutes les époques de l’histoire en passant des ogresses aux sorcières, des femmes fatales aux
mères vengeresses. En considérant la féminité comme passive et la virilité
active, on se fait des représentations mentales qui participent de la mise en
ordre du genre et favorisent
la dilution des femmes dans le torrent de l’histoire. Aujourd’hui, la
recluse, la bagnarde, la criminelle, la délinquante, l’hystérique, la soldate, la policière, la révolutionnaire, ces figures sombres du féminin sont bel et
bien sorties de l’ombre historiographique dans laquelle elles étaient plongées.
Malgré que les femmes soient rarement considérées comme des actrices qui
administrent la mort, la participation des femmes camerounaises et nigérianes à
des attentats, leur accès à la violence légale dans la police, la transgression
de l’ordre social et de l’ordre
sexué par les militantes à travers l’illégalité de leurs activités brouillent
les barrières des normes du genre. Ainsi, le monopole de la violence assigné à
l’homme s’en trouve
compromis. On peut même parler de « révolution silencieuse
féminine
Immersed in the murky waters where the most
unsuspected violence occurs, where the heaviest secrets govern actions, the
violent woman occupies an almost marginal place in African literature.
Researchers in the human and social sciences place very little violence at the
heart of women’s identity. They favor male heroes while the different facets of
the violent woman spectacularly cross all eras of history, going from ogresses
to witches, from the fatal women to vengeful mothers. By considering femininity
as passive and virility active, we form mental representations which contribute
to the ordering of gender and favor the dilution of women in the torrent of
history. Today, the recluse, the convict, the criminal, the delinquent, the
hysteric, the soldier, the policewoman, the revolutionary, these dark female
figures have well and truly emerged from the historiographic shadow in which
they were plunged. Despite the fact that women are rarely considered as actors
who administer death, the participation of Cameroonian and Nigerian women in
attacks, their access to legal violence in the police, the transgression of the
social order and the sexual order by Activists, through the illegality of their
activities, blur the barriers of gender norms. Thus, the monopoly of violence
assigned to man is compromised. We can even speak of a “silent female
revolution”.